Un sociologue américain a beaucoup fait parler de lui lors de la publication d’un ouvrage dédié au thème de la monogamie.
Le sociologue en question : Eric Andersen (auteur et professeur émérite à l’Université de Winchester).
Le livre faisant l’objet de débats : The Monogamy Gap Men, Love, and the Reality of Cheating – 2011.
Fiche de lecture
Idées phares de l’auteur :
- L’infidélité des hommes serait en quelque sorte naturelle / inévitable …
- L’infidélité pourrait même avoir un rôle utile / bénéfique …
- Mais ce rôle reste tabou au sein du couple (basé sur l’image du couple idéal / à deux).
- Eric Andersen milite au contraire pour mieux faire accepter une sexualité plus libre.
L’infidélité des hommes est inévitable !
L’auteur utilise une image plutôt originale pour illustrer son propos. Il compare la sexualité au chocolat. « On dit qu’on ne veut pas manger ce chocolat mais on en a envie quand même. On le mange, on se sent coupable et ensuite, on se promet de ne plus en manger. Mais on l’a fait. C’est le même phénomène avec l’infidélité. »
L’infidélité pourrait avoir un rôle utile / bénéfique …
Le sociologue envisage une distinction entre les sentiments affectifs d’une part et les envies sexuelles d’autre part.
Andersen explique que le lien affectif reste souvent fort dans le temps. Mais le désir conjugal n’est pas toujours au rendez-vous / ou simplement suffisant.
L’infidélité permet alors de subvenir aux envies / pulsions de l’un des deux partenaires (*).
Mais l’infidélité reste encore taboue au sein du couple.
Difficile de parler de ses désirs extraconjugaux à son conjoint / sa conjointe …
La réaction sera presque inévitablement négative.
- Il y a peu de chances que votre partenaire vous donner un blanc-seing pour aller vivre votre vie ailleurs.
- Et puis ce genre d’aveu est toujours délicat, source de malentendus, de conflits …
Il est dans ces conditions assez logique le constater que l’infidélité reste encore un sujet tabou / sensible au sein du couple.
Eric Andersen milite pour mieux faire accepter une sexualité plus libre.
Andersen est très critique par rapport au concept de monogamie. Il associe cette forme de relation à une « incarcération sociale et sexuelle susceptible de développer des frustrations, des colères, voire du mépris envers sa partenaire officielle« .
D’autres formes de relations sont selon lui à envisager. Le sociologue reprend ici l’idée d’une sexualité séparée de la sphère affective du couple.
Les coutumes libertines décrites au temps des romains (**) seraient-elles de nouveau à la mode sur le vieux continent ?
Croire en la liberté de chacun ?
Le modèle d’un couple soudé sur le plan sentimental mais ouvert sur certaines escapades extraconjugales n’est pas sans limites.
Il y a un monde entre le fait d’accepter l’idée et le fait de vivre ce genre de situation. Il est souvent plus difficile qu’il n’y paraît d’accepter de « partager » son partenaire avec d’autres personnes.
Autre remarque : comment vivre une sexualité libérée si l’un des partenaires ne profite pas de nouvelles aventures ? Les déséquilibres peuvent vite devenir difficiles à gérer …
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* L’auteur évoque spécifiquement le cas des hommes. Mais plusieurs indices (sondages / témoignages) nous invitent à penser que la situation n’est pas si différente du côté des femmes.
** De nombreux auteurs / philosophes / historiens témoignent d’une activité sexuelle particulièrement développée à l’époque romaine.